Egoïsme que tout cela? Oui, en partie;
d'ailleurs, toutes l'avouent, allant parfois jusqu'à dire comme Violette:
« Vivre seule est dangereux.
On s'enferme dans une solitude très bien
vécue, dans un égoïsme profond, faisant des choses pour soi, regardant les
concessions comme des crimes de lèse‑majesté. »
Mener sa vie tambour battant oblige à
certains moments de déléguer à d'autres les charges familiales
inévitables. Il est vrai que c'est un choix que l'on vit parfois avec une
pointe de culpabilité.
Laurence y pense, s'angoissant à l'idée
qu'elle aussi pourrait un jour dépendre de quelqu'un: «Je préférerais
mourir d'un coup pour n'avoir à peser sur personne.» Juste retour des
choses. Mais ce choix, elles l'ont fait pour leur équilibre. Ce cher
équilibre après lequel tout le monde court et qui semble nous échapper.
Qui ne connaît une amie psychologue « très efficace, je t'assure ... »?
Qui ne connaît une divorcée?
Le couple n'est plus immuable et le
désarroi de la séparation fait peur. Certaines pensent trouver la solution
dans le couple à distance.
Brandissant comme référence suprême Michèle
Morgan et Gérard Oury. Cette attitude, commune aux 20 ans, tend à
s'élargir aujourd'hui aux 30 ans et plus.
Démarche faisant suite
fréquemment à une séparation ou un divorce: «Chat échaudé craint l'eau
froide» devient la nouvelle philosophie de l'amour. Après avoir été mariée
deux ans, puis avoir vécu quatre ans avec un autre homme, Agathe a choisi
de vivre sa nouvelle passion en pointillé : «Je n'ai pas envie de
banaliser cette histoire, c'est trop fort, trop beau pour l'être. » Leur
certitude : le quotidien tue l'amour. Elles ne veulent montrer et ne
donner que le meilleur d'elles‑mêmes, mettant à l'index les tracasseries
quotidiennes.