Il ne faut pourtant pas croire que les
célibataires restent claquemurées chez elles, bien au contraire, ce qui
leur plait, c'est cette disponibilité qui leur est offerte.
Clara
travaille et sort beaucoup: « Mais pour moi, dit‑elle, ce n'est pas une
fuite en avant. J'ai toujours aimé sortir et je pense que ça continuera,
même si, mari oblige, je ne peux plus convier mes amis à un dernier verre
à deux heures du mat. »
Cette disponibilité, elle la vit pleinement,
menant une vie de patachon, faisant des rencontres et vivant des
expériences folles qu'elle n'aurait jamais soupçonnées si elle était
devenue une jeune femme sage. En bref, elle mène sa vie de garçon! « Si je
ne me prétends pas leur semblable, gardant précieusement toute ma
féminité, je les épate souvent et ainsi je deviens leur égale! »
Nous y
voilà: dans les études, au travail, partout, nous voulons les mêmes
prérogatives que ces messieurs! Quoi de plus naturel d'ailleurs, après
toutes les batailles que les féministes ont gagnées, y compris celles pour
les plus hauts postes.
Alors, que faire de son mari lorsque l'on
est ambassadrice?
Aujourd'hui, le problème (vite résolu, rassurez‑vous,
l'Etat y pourvoyant) ne se pose qu'à deux femmes en France. Néanmoins, de
nombreux postes qui nous sont proposés impliquent voyages à l'étranger et
réunions tardives... Et les femmes qui veulent y accéder préfèrent souvent
jongler avec le célibat afin de mettre toutes les chances de leur côté.
Une fois organisée, les études terminées, l'ascension professionnelle
entamée, on peut enfin songer à quitter le célibat.
Et passons sous
silence ces femmes qui réussissent tout en même temps, je vous renvoie à
Simone de Beauvoir qui disait: Ne me parlez pas de Gisèle Halimi (avocate
célèbre pour ses engagements politiques et féministes), elle détruit
toutes mes théories ! Mais les autres, se mettent‑elles à rechercher,
l'âme soeur? Pour certaines, il n'en est plus question. Cette liberté,
elles y ont pris goût.
Laurence est une voyageuse intrépide, son
passeport est toujours valide et constamment dans sa poche, une valise
trône en permanence dans son entrée, prête à prendre le premier avion.
Elle a travaillé plusieurs années à l'étranger, faisant un choix délibéré:
«N'étant pas rentière et refusant de dépendre de quelqu'un, j'ai construit
ma vie au gré des opportunités qui m'ont conduite aux Etats-Unis, à Rome
et à Stockholm. Si j'avais eu un mari et des enfants, je ne l'aurais pas
fait. » Laurence n'envisageait pas de heurter sa volonté à celle d'un
mari. Elle pense avoir fait le bon choix, celui qui convenait le mieux à
son naturel autoritaire.