Mener sa vie, ce n'est pas dépérir.
Comme
le dit Clara: «Si je suis ma propre maîtresse, je suis aussi ma propre
esclave. Je n'oublie pas de faire les courses, car rien n'est plus
déprimant qu'un réfrigérateur vide, ni de m'acheter des fleurs, ça sent si
bon et ça met de la gaieté dans la maison. Personne ne le fera pour moi,
personne ne m'y obligera non plus! »
Ah, la maison! Terme ‑ chéri des nouvelles célibataires
Avant, elles avaient un appart, n'y vivaient pas, y
passaient tout juste pour se changer et repartir ailleurs, là où il y a du
monde.
Aujourd'hui, cet endroit ne leur fait plus peur, bien au contraire,
il est devenu important. Qu'elles baptisent «maison» ou « chez moi» ce qui
n'est en général qu'un simple studio est significatif. Non pas qu'elles
soient casanières, mais le «cocooning» n'est pas réservé aux seules
familles nombreuses!
L'endroit où l'on habite est le reflet de
sa personnalité, il représente un lieu confortable où l'on reçoit, et
surtout où l'on se repose de cette foule que l'on croise à longueur de
journée. Où l'on savoure une soirée télé ou un après midi musical, sans
personne, parce que l'on découvre que la solitude fait partie de la nature
humaine.
Alix, qui était si effrayée au début de
vivre dans un appartement «vide d'une autre âme», a songé s'offrir un
compagnon: «Mais ce n'est pas innocent d'avoir un chien ou un chat, c'est
une présence. Finalement, je ne l'ai pas fait. Peut‑être ne suis‑je pas
encore assez généreuse. »
Celles qui ont un animal la comprendront,
tout comme celles qui laissent une lumière allumée la nuit.
Mais Alix a
découvert aussi que, plus tard, si elle vit en couple, elle souhaite avoir
un espace à elle seule parce que « les moments solitaires ne sont pas des
états de solitude, mais des instants de plaisir».
Violette fait exactement
le même constat: « J'aimerais beaucoup garder une pièce où je ferais des
choses seule, où personne n'interférerait dans ma vie privée.»