Mise à la mode
par les prophètes du New Age, la pensée positive nous est présentée comme
la panacée de tous nos maux. Sans que l'on sache très bien de quoi il
s'agit exactement ? Nouveau miroir aux alouettes ou antique sagesse ?
Si je
meurs un jour.… C'est ainsi que débutait le testament d'un incorrigible
optimiste. Belle conclusion d'une vie que l'on imagine particulièrement
souriante ! Entre ses deux pôles extrêmes (la naissance et la mort), la
vie est longue, belle, drôle et passionnante, avec sa proportion d'écueils
et de remous qui n'épargnent personne. Le croire serait une illusion.
Pourtant, il est des
destinées qui paraissent comblées des dieux, heureuses et sereines, tandis que
d'autres cumulent les catastrophes, semblant les attirer comme le paratonnerre
la foudre.
Question de hasard ?
Parfois, certes, pour le meilleur ou le pire. Mais il faut avouer qu'on y met
soi-même du sien.
Face à un événement
funeste, certains trouveront l'issue dans la fuite : l'alcool, la drogue ou même
le suicide. D'autres la rechercheront dans un redoublement d'activité
professionnelle, en compensant par la possession de biens matériels, quitte à y
perdre un peu d'eux-mêmes.
D'autres, enfin, en
cessant d'abord de se comporter en victimes, vont s'efforcer d'assumer le deuil
ou l'échec, d'y puiser des forces de renaissance ou de renouvellement, bref, de
devenir acteurs de leur vie. Ceux là pratiquent cette fameuse pensée positive
dont on parle tant, et souvent à tort et à travers, en la présentant comme une
sorte de méthode Coué un peu stupide.
Sa mauvaise
interprétation peut même aller à l'encontre de nos intérêts. Se répéter tous les
jours, sous prétexte de voir du positif, partout, que l'on aime les repas de la
cantine, que s'ennuyer au travail c'est mieux que d'être au chômage ou qu'il
vaut mieux vivre mal mariée que seule, en fait, nous fait accepter notre
mal-être avec passivité, nous incite à refuser l'évolution. L'inverse même, en
fait, d'une attitude positive et active.