La base même
de la pensée positive est la volonté de s'en sortir, mais en s'armant
réellement pour y arriver. "Il suffit de vouloir".
Combien de fois n'a-t-on
pas entendu cette phrase, comme autant de mots creux et vides de sens ?
Toute notre éducation nous a inculqué que la volonté est une vertu qui
exige beaucoup d'efforts, de sacrifices et de courage.
Une vertu, donc,
réservée aux héroïnes, aux superwomen, aux saintes, bref, à toutes sauf à
nous.
Si nous
voulons pouvoir un jour ou l'autre exercer notre volonté, agir sur notre
destin positivement, il faut tout d'abord oublier cette définition
rébarbative.
Les
psychologues ont de la volonté une conception beaucoup plus sympathique.
Selon eux, la volonté est avant tout facilité. En remplacement de l'ordre
" il faut que ", ils suggèrent que l'on s'adresse à nous-mêmes en termes
plus aimables " moi, j'ai envie de... ". C'est simple, séduisant, mais
subtilement sournois.
Quoi de plus
facile que de se faire plaisir ? Encore faut-il savoir-faire le tri entre
ce dont on a réellement envie et ce dont on croit avoir envie. Parce que,
entre le conscient, l'inconscient, le surmoi, les désirs des parents, les
manipulations des marchands de rêve et les pressions de la société,
comment s'y retrouver ? " Moi, j'ai envie de ressembler à Marilyne Monroe,
d'épouser un milliardaire, d'habiter un triplex dans l'île Saint-Louis. "
On peut se le répéter chaque jour, cela ne marchera pas.
La sécurité
intérieure, ce n'est pas les autres, un prince charmant, un statut social
ou la possession de biens matériels qui vont nous la donner. Il faut la
trouver en soi. Chercher à "être " plutôt qu'à " paraître ", à " aimer ",
plutôt qu'à " posséder ", à " se " réussir plutôt qu'à " réussir ". Et,
pour cela, il faut savoir qui on est vraiment. Le " Connais-toi toi-même",
que les Grecs anciens avaient déjà inscrit au fronton du temple d'Apollon
pythien à Delphes, est la priorité des priorités et... l'affaire de toute
une vie. Il nécessite qu'on s'y applique continuellement en faisant des
exercices qui deviendront, avec la pratique, de plus en plus simples à
exécuter.
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D'abord
apprendre à observer ses réactions, étudier ses comportements pour
parvenir à corriger ses attitudes.
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Accepter toutes les
expériences, bonnes ou funestes, les réussites comme les échecs, chacune
d'entres elles nous aidant à progresser.
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Se souvenir
" qu’être ", c'est avant tout ressentir. Mais, pour cela, il est nécessaire de
refaire le chemin de la découverte des sensations corporelles que notre culture
a occultées, en vertu du fameux principe " je pense donc je suis " qui
privilégie l'esprit au détriment du corps, sans laisser pour autant notre corps
devenir le maître.
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Pas à pas, découvrir
ses propres " armes " puis apprendre à les utiliser, plutôt que de chercher à
s'approprier celles des autres.
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Enfin, choisir
" sa " direction, dans laquelle, avec " ses " arme on va pouvoir faire " ce "
pour quoi on est fait... et passer à l'action : " J'agis donc je suis ".
Si ces conditions
sont remplies, il va être possible de se retourner vers l'extérieur et de mettre
son action au service de notre volonté. Le chemin touche à son terme. Partis de
nos angoisses, nous sommes désormais en mesure de comprendre celles des autres.
Qu'y a-t-il alors comme meilleur remède pour traiter ses propres souffrances que
de se préoccuper de celles d'autrui ?
Que nous mettions
notre compétence au service d'une cause, d'un idéal, d'un amour, d'un travail,
s'il s'agit de notre véritable voie, nous découvrirons bien plus que la sécurité
recherchée, quelque chose que, pour exprimer de manière positive, on pourrait
appeler tout simplement le bonheur.