Sea, sex and sun, chantait Gainsbourg. Sur la plage, offertes au soleil et aux regards, ces peaux bronzées évoquent désir et plaisir. Et pourtant... la fusion des corps n'a pas toujours lieu. Des couples jeunes et plus âgés témoignent : aux fantasmes érotiques, ils préfèrent la complicité, l'amitié.
Fidèles, ils sont jeunes et ils s'aiment, ils n'envisagent pas de vivre l'un sans l'autre et apparaissent souvent aux yeux des autres comme un couple modèle.
Seul signe distinctif et bien caché : le calme plat de leurs ébats, le silence de leurs corps. A la passion physique des premiers temps, ils substituent la tendresse, l'amitié et la sécurité de s'endormir en paix dans les bras de l'autre.
A 20, 30 ou 40 ans, ils ne font plus l'amour ou si peu. Sur fond d'incertitude économique, de repli sur soi et d'apogée des couples copains, le manque d'appétit sexuel frappe désormais les 28-45 ans : fatigue, routine, bébé, stress : explication ou justification? A chaque couple de décrypter sa propre histoire.
Les femmes ne se sentent pas malades et avouent même avec étonnement leur facilité à se passer de l'amour physique.
Peut-on vraiment aimer sans que le corps suive ou l'abstinence marque-t-elle forcément l'échec d'une relation à deux ? Eviter d'en arriver là et préserver le désir, par essence fugace, fragile et fuyant, est-ce possible ?
Toutes ces questions me sont souvent posées. Nous le verrons à travers quatre témoignages, quatre paroles de femmes en rupture de désir. J’avais donné aussi la parole aux hommes, mais, pudiques, ceux-ci ont refusé d'évoquer leur vie intime presque chaste. Preuve qu'en matière de sexualité, au XXIème siècle, les tabous ne sont pas toujours là où on les attend !