Chacun
de nous, compte tenu de son hérédité et des évènements qui ont
jalonné sa vie, présente une réalité, une synthèse de plusieurs
profils qu’il faut savoir apprécier avec un œil expérimenté pour
définir un portrait psychologique précis.
Au départ de cette théorie,
un constat simple. La forme du corps humain (mais aussi attitudes et comportements) varie pour s’adapter le mieux possible à son
environnement familier, et nous sommes tous un petit caméléon.
L’observation
des grandes lignes du corps nous éclaire sur notre vécu, sur les
traumatismes surmontés, les rêves déçus ou les réussites qui ont
forgé notre caractère.
C’est sur cette conviction, d’ailleurs que s’appuie
la tradition populaire pour interpréter le langage du corps de manière
empirique et, souvent très simpliste.
Ainsi,
celui qui possède une coquetterie dans l’œil nous regarde malgré lui
de travers. Peut-être a-t-il même le mauvais œil ! Avoir de grands
pieds serait-il un signe de richesse ? C’est ce que suggère le
dicton " vivre sur un grand pied ".
Au Moyen Âge,
avec la mode des chaussures à la " poulaine " dont la
pointe était longue d’un demi-pied pour les personnes du commun et d’un
pied pour les princes, cette expression était très parlante !
De
grandes oreilles sont, paraît-il, un signe de méchanceté. Ca n’a
jamais été prouvé.
Dans la littérature érotique, on compare aussi l’oreille
à un coquillage, symbole du sexe féminin. Avoir la puce à l’oreille
signifie que la femme est sous l’emprise d’une vive passion amoureuse.
Ainsi, la jeune fille rougissante jusqu’au bout des oreilles dissimule
mal un désir inavouable.
Le
nez de Pinocchio sert aussi de véritable instrument de mesure de sa
sincérité. Il n’a jamais été constaté un quelconque rapport entre l’authenticité
des propos d’une personne et la longueur de son appendice nasale et sa
corrélation avec la virilité de l’homme, et si c’était vrai, les
femmes saurait trouver l’amant idéal… à vue de nez !
La police
a toujours prêté une vive attention aux formes du corps de nos
concitoyens afin de pouvoir reconnaître les criminels en les fichant.
Jusqu’à la révolution, il était facile de retrouver les condamnés
marqués au fer rouge.
Avec l’abolition de cette coutume, il devint
nécessaire de trouver des méthodes d’identification moins
définitives !
Le
Dr Alphonse Bertillon, chef du service de l’identification à la
préfecture de police au début du siècle, imagina de constituer un
signalement " anthropométrique " (avec la longueur et
la largeur de la tête, la taille, l’envergure, etc…).
A cette méthode
insuffisante, on substitua une autre pratique toujours d’actualité, la
" dactyloscopie ", c’est à dire, l’identification
par les empreintes digitales.
En s’appuyant sur ces techniques, d’autres
chercheurs imaginèrent de rationaliser le portrait psychologique d’un
individu à partir des mesures du crâne ou des traits du visage. Voie
dangereuse : on découvre alors dans le public de vraies têtes d’assassins !
On se mit même à collectionner, pour mieux les étudier, les têtes des
guillotinés.