Le malaise grossit, grossit ? Avant d'en déduire que c'est la fin définitive des haricots, Essayez les premiers secours.
Primo, cessez une seconde d'envier bêtement la tribu qui rigole à la table d'à-côté. Peut-être que celle qui rit le plus fort rêve d'un tête-à-tête avec un amoureux. Comme vous...
Deuzio, faites un rapide audit de la situation. Au fond, est-ce vraiment ce pauvre Raoul que vous ne supportez pas ? Ou vous deux, en touristes affamés "d'authenticité créole ", à Marie-Galante ? C'est souvent la seconde option, la bonne.
La parade ? Devenez des touristes " interstitiels ". Au lieu de regarder la même chose que tout le monde, jetez un oeil à côté (à la droguerie, au supermarket local... au moins aussi exotiques que le marché aux poissons squatté par les tours opérateurs...). L’idée, c'est de réintroduire de l'étrangeté dans des lieux qui en sont, a priori, dépourvus.
Comment faire ? Chaussez mentalement les lunettes de l'ethnologue. Prenez-vous pour un journaliste en reportage. Ou trouvez-vous des (en)jeux seconds degré. A la limite, ne photographiez que les touristes. En noir et blanc... Complicité garantie.
Finalement, c'est Raoul himself qui nous colle les boules ? Avec son insupportable façon de jouer les profs d'histoire de l'art au musée ? Ou, au contraire, de détaler comme un lapin, dès qu'il y a du bois polychrome XVIème, dans les parages... ?
Si vous avez cessé de l'aimer, c'est normal. Si vous croyez y tenir encore, halte au massacre des innocents. Pourquoi le lui reprocher maintenant, alors que vous l'avez adoré ainsi, livré avec ses " erreurs de fabrication " ? Et si vous l'acceptiez un peu plus comme il est ? Et pas comme vous voudriez qu'il soit...