Grand classique, l'ennui estival, qui dégénère en crise existentielle.
Facteur déclenchant : un couple flirtant goulûment sur la rabane d'à côté. Ou les gloussements d'une joyeuse bande de night-clubbers à la terrasse des Flots bleus.
Brutalement, le monde semble se diviser en deux : d'un côté les jouisseurs. Ceux pour qui VSD et Paris Match ont inventé les " dossiers sexe " de l'été. De
l'autre, les couples plan-plan qui déambulent sur le port en suçant des glaces avant de rentrer se coucher. Désormais, on fait partie des seconds.
C'est à se demander pourquoi on a acheté ce top asymétrique en mousseline noire... On avait tellement rêvé de ces vacances. On s'est offert des petites robes d'été... Et maintenant, on a envie d'aller danser, d'être désirée, de "s'éclater", en un mot, de redevenir ado.
Commence alors le décompte dévastateur de toutes les frustrations secrètement accumulées... " En gros, pour que la situation s'arrange, il faudrait que Raoul nous dévore des yeux. Nous " narcissise ", en jargon psy. Le hic, c'est que seul ce gigot de lotte arrosé de sancerre paraît maintenant l'émoustiller... Ça y est : on est un jeune vieux couple !
Le type le plus menacé par le syndrome été meurtrier ? Les " fusionnels ", les duos " chabadadabada ", les rien que toi et moi ", persuadés qu'ils peuvent se satisfaire exclusivement de la présence de l'autre."
Le sentiment d’ennui couvait entre eux mais était occulté par le boulot.