A 20 ans, c'est normal -voire souhaitable- d'avoir des états d'âme. Sur soi, son jules, sa vie, s’on (futur) job et qu'est-ce que je vais mettre ce soir... A partir de 30, Logiquement, on a résolu quelques-unes de ces graves questions. En tout cas, on ne peut plus se dire que "ça s'arrangera avec l'âge". On est dedans. En plein dedans. Voilà pourquoi ce serait bien d'en finir une bonne fois pour toutes :
Avec la conviction qu'on est trop bien pour son boulot. D'accord, ce n'est pas tout à fait ce dont on avait rêvé. Mais on rêvait de quoi, au juste ? Et si, au lieu de remâcher nos frustrations jusqu'à la préretraite, on essayait d'y croire à nouveau, à ce job qu'on n'aime soi-disant plus ?
Je ne crois plus à mon job
O.K.,on ne crache pas sur ce boulot : si on n'en veut plus, il y a 10 000 candidats au portillon. Mais puisqu'on est entre nous, on peut bien l'avouer on ne peut plus le voir. Alors, comment faire de nos 35 heures un enfer acceptable ?
A l'époque où on émergeait à peine de nos grenouillères, la société était en pleine trente Glorioles : on trouvait un job (et on en changeait) du jour au lendemain. Comme d'habitude, on est arrivée trop tard... Aujourd'hui, si on additionne celles qui se sont trompées d'études, celles qui se sont gourées de vocation et celles qui ont pris en grippe leur métier -au bout de deux jours ou de cinq ans...-, ça ne fait pas grand monde d'extatique dans les bureaux.
Principe n°1 : la majorité des femmes (des hommes aussi, y'a une justice) ne font pas vraiment ce qu'elles auraient voulu faire.
Principe n°2 : certaines arrivent très bien à gérer cette insatisfaction, alors que d'autres lui laissent contaminer jusqu'à leur vie privée.
Qu'est-ce qui fait la différence entre les professionnellement mécontentes - personnellement épanouies (appelons les les PMPE) et les authentiques aigries (AA) ?
Simplement la capacité des premières à évaluer leurs besoins psychologiques propres". Mais encore ?
Chacune d'entre nous a des aspirations qui correspondent à son profil intime. Si on arrive d'abord à les identifier, ensuite à compenser ce qui manque au bureau en se gratifiant ailleurs, on est sauvée. Sinon, on s'enferme dans le cercle vicieux de la ronchonnerie stérile.
Exemple simple : certaines portent en elles le besoin viscéral d'être "la déconneuse de la bande", d'occuper le devant de la scène. Pas facile quand on travaille chez Funeste Brothers, consultants en informatique financière.
La PMPE se rattrape en -portant - des vêtements un peu excentriques -elle est connue pour ça dans sa boîte- ou en déjeunant le plus souvent possible avec des copines d'un milieu plus swinguant. L’AA, elle, n'arrive pas à formuler ce qui cloche. Du coup, elle s'étiole. Ou, plus retors, elle devient une râleuse chronique : c'est sa façon (peu engageante) à elle de s'extravertir.