Plus tard, avec l'âge, le mensonge s'affine: « Le bulletin de notes, il
est trimestriel cette année», déclare Mathilde, 13 ans,qui a réussi, au
prix de mille supercheries et autant de décharges d'adrénaline, à
subtiliser les deux premiers bulletins mensuels catastrophiques, et qui, pensaitelle, la priveraient de sorties, de télé, et surtout du sourire de
Sylvie, sa maman.
Une Sylvie pas dupe d'ailleurs, qui a pris connaissance des fameux
bulletins en allant voir le proviseur du lycée mais qui a fait comme si...
ayant sans doute compris que « plus les mesures punitives des parents
sont sévères, plus grande est la tentation de mentir», mais peut‑être
aussi,comme elle l'avoue elle‑même, «en souvenir d'une tendance marquée,
que j'avais moi aussi à l'âge de ma fille, à dire autre chose que la
vérité à propos des carnets de notes».
Les mensonges de l'enfance et de l'adolescence ne sont pas dirigés
seulement contre les parents, contre les adultes. Les copains aussi y ont
droit. Pour les enfants entre eux, le mensonge revêt généralement la forme
de la vantardise.