L’intelligence émotionnelle, un concept fourre‑tout qui englobe
pèle‑mêle
toutes ces qualités qui rendent habituellement follement sympa : empathie
(ou aptitude à se mettre à la place des autres), bienveillance, tact,
compassion, charisme, capacité à maîtriser sa colère et à calmer les
autres, facilité à démêler ses propres sentiments, à supporter la
frustration...
Bref l'Abbé Pierre, Mireille Dumas et Talleyrand dans une
même personne... Autant de compétences sociales désormais palpables grâce
au "QE" ou quotient émotionnel.
Démodée, la dictature
de l'impitoyable QI, accusé de favoriser les logiques froides et
désincarnées (suivez mon regard). Enfonçant des portes grandes ouvertes
‑il n'y avait pourtant qu'à ouvrir les yeux‑, on découvrent donc
subitement que l'intelligence rationnelle seule ne sert pas à
grand‑chose.
La preuve ? Au mieux, le QI donne 20 % de chances de succès
professionnel. Alertez Polytechnique ! Les neurologues appuient d'ailleurs
les psys dans cette entreprise de réhabilitation : "Etre rationnel, ce
n'est pas se couper de ses émotions, écrit Antonio R. Damasio, patron du
département de neurologie à l'Université d'Iowa. Le cerveau qui pense,
qui calcule, qui décide n'est pas autre chose que celui qui rit, qui
pleure, qui éprouve du plaisir et du déplaisir...
L'absence d'émotions et
de sentiments empêche d'être vraiment rationnel." Au rancart, les
cartésiens qui refusent de mélanger raison et émotions : "Il semble qu'il
existe un fil conducteur reliant sur le plan anatomique et fonctionnel la
faculté de raisonnement à la perception des émotions et au corps. "(1)