"Réponds‑ Moi, parle !" pas la peine d’Insister : ça ne sert a rien. On
s'en doutait, mais la recherche le confirme : hommes et femmes ne
partagent pas la même culture émotionnelle.
Plutôt que de harceler notre
homme, cet hypersensible qui s'ignore, mettons de l'IE dans notre couple.
Apprenons à danser le "tango limbique" ou pratiquons la méthode 46XYZ91.
Du rire aux larmes en passant par la colère noire ou la trouille bleue,
aucune émotion n'est la propriété exclusive d'un sexe. Comme disait
Groucho Marx : "Les hommes sont des femmes comme les autres."
Mais les
chercheurs sont formels : hommes et femmes vivent dans des univers
émotionnellement différents. Question de biologie, d'éducation et de
modèles sociaux.
Comment se fait‑il qu'on l'oublie régulièrement ? La
faute peut‑être à un air du temps furieusement androgyne. De dossiers sur
la bisexualité en parfums mixtes, on brouille nos repères et on finit par
nous faire croire que les hommes et les femmes fonctionnent pareil.
Erreur
: qu'on soit scotchée à un faux dur, un vieux gamin, un écorché vif tout
droit sorti d'un remake de Zulawski ou un romantique qui nous récite le
Bateau ivre(mais oublie régulièrement de rincer la baignoire),
une chose est sûre : on est plus douée qu'eux en IE (Intelligence
Emotionnelle). Des kilos d'études en font foi.
Dès les premiers mois, les garçons sont plus difficiles à consoler, plus
agressifs quand ils sont en colère. Tandis que les bébés filles sont
émotionnellement plus stables. Elles sourient aussi et font areuh areuh
avant et plus souvent. Sous l'influence des projections parentales "On ne
pleure pas quand on est un homme", "C'est pas beau de hurler pour une
petite fille", nos styles émotionnels s'accentuent et se différencient
ensuite de plus en plus.
A 3 ans, la moitié des bambins peuvent se vanter d'avoir des copains des
deux sexes. A 5 ans, il n'y en a plus que 20 %. Et à 7 ans, il n'y
en a quasiment plus. Jusqu'à l'adolescence.
Mais les chercheurs ont aussi
découvert des différences insoupçonnées. D'après une enquête de Leslie R. Brody et Judith A. Hall, les parents parlent plus richement d'émotions
avec leurs filles, notamment quand ils lisent un conte.
D'accord, à 10
ans, autant de filles que de garçons sont ouvertement agressifs et prêts à
la bagarre quand ils voient rouge. Mais à 13, aliors que les garçons en
restent aux insultes et aux gnons, des différences de stratégie
apparaissent chez les filles : mise en quarantaine, ragots et complots
contre l'ennemi(e). Traduire : évitement du conflit ouvert. Ça nous
resservira plus tard...
Bref, nous ne sommes pas plus émotives que les
hommes (ce n'est pas Margaret Thatcher qui nous démentira), nous exprimons
simplement mieux nos émotions qu'eux. Nuance.
Deux fois plus de femmes que d'hommes laissent apparaître ouvertement leur
anxiété. Trois fois plus d'hommes que de femmes se montrent coléreux. Ce
qui n'est souvent que le masque de l'anxiété... D’où quiproquos, erreurs
d'interprétation, couples au bord de la crise de nerfs. Heureusement,
l'intelligence émotionnelle en couple, ça se travaille.
Quelques techniques testées (en labo) pour mieux se comprendre.