Les fantasmes et leurs
pratiques appartiennent au monde du pervers. Plus ils présentent des
traits d’avancement vers les fantasmes oedipiens, plus l’individu
peut-être considéré comme mature. Bien entendu, plus l’évolution est
importante, plus l’ensemble de la palette des fantasmes et des pratiques
vont être utilisés.
Les fantasmes pervers
représentent une partie du système inconscient très vaste. Ils sont
l’expression d’une tentative de résolution de la problématique oedipienne
et de l'angoisse de castration. Dans la névrose, les fantasmes sont
refoulés et entraînent une souffrance alors que, dans la perversion, les
pulsions s'expriment avec plaisir. D'où la théorie Freudienne : "La
névrose est le négatif de la perversion".
Dans la perversion,
les pulsions ne sont ni refoulées, ni sublimées. Cela peut venir soit de
l’imperfection d’une structure du Surmoi chez les immatures, soit de
l’inutilisation volontaire de la répression chez les matures. Dans ce
dernier cadre, le pervers vit ses fantasmes. Il n'ignore pas la Loi, il la
transgresse et évite le refoulement. Le pervers mature accède à la
génitalité mûre tout en conservant ses jeux pré-génitaux. La jouissance de
l'autre n'est pas un problème pour le pervers, puisqu'il sait parfaitement
comment s’y prendre. Il dispose et joue du savoir de la jouissance de
l'autre. Il s'offre à son partenaire en se servant de l'image phallique.
Il jouit par l'intermédiaire du plaisir de l’autre.
En terme psy, on dit
que le pervers sait mieux que le névrosé quoi faire de l'Objet. Il réalise
la jouissance de l'autre, jouissance qui, pour le névrosé, est réalisée
par le père.
La réalisation des
fantasmes en couple correspond à une certaine forme de liberté et
d'érotisme. C’est un critère de bonne santé, mais à une condition:
respecter la liberté de l'autre et l'accession à un plaisir partagé.
Quand les fantasmes
sexuels sont rejetés ou mal gérés, ils envahissent tous les domaines de
votre vie. On les voit apparaître sous une forme larvée ou symbolique dans
le harcèlement domestique, en entreprise et en institution.
Un homme qui ressent
par exemple, des fantasmes de fessées et qui vit avec une femme
dominatrice et castratrice, cherchera hors de son coulpe, la possibilité
de les assouvir. Cela pourra se faire sous une forme harcelante dans son
cadre professionnel. En devenant pourquoi pas le dominateur de sa
secrétaire.
L’éducation et la
religion jouent un rôle important dans la manière dont l’enfant puis
l’adulte gère ses fantasmes. Les grandes répliques du type « Tu as
péché par pensée » ou « Dieu voit tout » apparaissent comme de
redoutables empreintes manipulatoire de la religion judéo-chrétienne.
Pour comprendre les
effets de ces grandes « vérités », livrez-vous à cette petit expérience :
prenez un petit garçon de 4 ans, une sœur d’un an son aînée et des parents
soucieux d’élever leurs enfants dans les valeurs religieuses. Une famille
sans problème apparent, enfin sauf pour le petit garçon trouve que sa
maman s’occupe beaucoup plus de sa sœur que de lui. Il est très jaloux. Un
sentiment normal, sauf dans notre petite famille où les parents aiment à
répéter que : « le petit jésus est très content de savoir que vous
êtes de gentils enfants». Avec ce type de phrases, l’enfant sait qu’il
ne peut exprimer sa jalousie. Il se retrouve muselé avec sa pensée
honteuse.
Dans cette situation,
que pensez-vous qu’il advienne? Qu’il va finir par se convaincre de ne
plus être envieux ou faire comme si de rien n’était ? Non, les psy
n’existeraient pas sinon.
En fait, il va comme
dans l’exemple précédent, chercher à exprimer son ressentis. Comme il
n’est pas autorisé à le faire directement, il laissera passer du temps,
jusqu’au jour où exténué, il craquera. Cela pourra se traduire
verbalement, en hurlant devant ses parents de préférence une phrase du
type : «Elle est pas belle ma sœur , elle crie tout le temps, me prend
tout mes jouets, je la déteste ! ». Ou bien il passera à l’acte, en
laissant subtilement tomber un de ses jouets sur la tête de sa sœur. Soit
enfin, il fera une bêtise en lui rejetant la faute sur elle.
Moralité : L’enfant
parvient à par une manière détournée à satisfaire son fantasme.