Les nouveaux
comportements sexuels des couples ont des conséquences pratiques sur la
fréquentation des sexologues et des psychologues.
Ils sont en passe de les
transformer en instances morales. « Suis-je normal si j’ai envie de faire
l’amour à trois? La sodomie est-elle une perversion? Et l’échangisme
est-il une déviance?»
Déchirés entre
l’absence de repères moraux et la possibilité grandissante de réaliser
leurs désirs sexuels, les gens ont besoin d’une boussole. Paulin Leclerc
s’en défend. « Je ne peux donner mon avis que sur ce qui est bon ou
mauvais pour le couple. La morale n’est pas de mon ressort.». En guise de réponse, il préfère développer quelques
explications autour de la notion de perversion et de fantasme. « Il
m'arrive très souvent d'orienter dans de nombreux cas des couples.»
Reprend-il. A chacun et
chacune, ensuite, d’identifier ses limites.
Ce n’est pas la nature
de l’acte qui est importante, mais la façon dont on l’accomplit,
l’intention inconsciente ou pas qui motive cet acte. Le pervers utilise
l’autre comme un objet pour la satisfaction de ses désirs. Il ne le voit
plus comme sujet vivant et sensible. Il ne respecte pas ses peurs, ses
fragilités, ses envies. L’autre n’existe plus en tant qu’être humain
indépendant.
Par opposition à cette
définition, la normalité serait alors la capacité, dans les jeux sexuels,
de passer symboliquement du statut d’objet du fantasme de l’autre à celui
de sujet et inversement, sans jamais oublier que le partenaire existe en
tant que personne.