La culpabilité est fréquente lorsque la
masturbation a été interdite ou chargée de honte.
Certains parents attachent
les mains de leur fille le soir, interdisent à leurs enfants de dormir avec les
mains sous les draps, serrent les couches très fort pour qu'ils ne se touchent
pas, mettent des moufles ou des pouces en fer pour qu'ils ne sucent pas leur
pouce...
Elevé dans des familles où le désir, le plaisir, l'évocation de la
sexualité sont prohibés, l'enfant, à l'âge adulte, ressentira honte et
culpabilité lors de ses étreintes amoureuses et sexuelles.
Chez la femme, le
plaisir clitoridien sera alors culpabilisé. L'enfant aura aussi beaucoup de
difficulté à imaginer et à construire une image de couple face à des parents
qui cachent leur sexualité et qui n'ont aucune communication affective et
érotique.
Le non-dit est tout aussi culpabilisant. Combien
de parents et d'éducateurs expliquent à leurs enfants la sexualité en terme
technique, physiologique ou anatomique et ne parlent pas du désir, du plaisir
et de l'amour. Le discours est essentiellement axé sur la procréation !
Chaque société a son système de valeurs, plus
ou moins aliénant pour l'individu. Il peut varier selon les époques, les modes
et les cultures. La honte apparaît lorsque la personne se trouve confrontée à
ces valeurs socio-éducatives.
Toute société a besoin de règles et de
valeurs pour que la liberté de chacun soit respectée. Cette notion n'entraîne
pas la nécessité d'élever les enfants dans l'interdit du plaisir, de la
sexualité et de l'érotisme, des sentiments et des émotions... Il n'est, en
effet, nul besoin d'employer contre eux des systèmes éducatifs s'articulant
sur l'emploi de la culpabilisation et de l'humiliation.