Ces
complexes sont entretenus par la société. Une société où tout est
dans la forme, aux dépens du fond, où tout est fait pour fabriquer du
faux. Il n’y a pas d’image qui soit exclusivement visuelle. C’est
aussi à partir de ce qu’on est à l’intérieur qu’on la construit.
A
longueurs de pubs, les mannequins nous vendent jeunesse et beauté. Sur le
papier glacé, sur les murs, c’est notre idéal qui vient nous narguer.
Du coup nous nous dévalorisons. Au point d’être assaillie par la honte
et le doute de soi. Et c’est bien souvent le comportement entier qui s’en
trouve affecté.
Face
aux complexes, deux types de réponse :
-
certaines
envoient tous azimuts des signaux de séduction, en forçant sur le
genre sexy, par exemple. Une attitude qui ne vise, en réalité, qu’à
se rassurer… Plus que d’être désirées, elles ont besoin d’être
aimées ;
-
d’autres
s’effacent jusqu’à devenir insignifiantes. Tout est bon alors
pour se faire oublier : depuis sa tenue passe-muraille jusqu’au
corps qui se referme, de la démarche hésitante au regard fuyant et
à la voix mal assurées.
Entre
ces deux extrêmes, la plupart essaient simplement de camoufler le défaut
dont elles s’estiment affligées.
Bien
des femmes, en tentant de se dissimuler, désignent ainsi aux regards des
autres ce qu’elles veulent cacher.
Il
y a celle qui abrite derrière ses mains un nez qu’elle n’aime pas.
Celle qui fait une incroyable gymnastique pour ne jamais être vue de
profil. D’autres qui enveloppent leurs kilos superflus dans de larges
tuniques. Et celles qui pour ne pas exhiber leurs dents mal rangées, s’obligent
à ne pas sourire, provoquent des mimiques compensatoires attirant l’attention