Avec l'arrivée de Poupounet, on revendique
carrément ce rôle de photocopieuse, au nom de cette mémoire familiale, qui
fonde notre identité.
Les recettes de cuisine, les secrets de
beauté, ou les astuces ménagères en exclu dans notre famille (le
vermicelle grillé au gruyère râpé, le masque antirides à l'oeuf et à
l'huile d'olive, la vinaigrette en conserve secouée au lave‑vaisselle =
une sauce onctueuse + un pot étincelant), c'est notre marque de fabrique.
Notre manière de nous relier au passé.(«Chez nous,on a toujours fait comme
ça.»)
Une tendance qui n'est pas près de mollir :
transmettre est devenu une obsession contemporaine.
Dans une société en transition et donc en
perte de références, le besoin de mémoire est omniprésent.
Comment on passe le relais à nos gamins ? « En
cherchant un juste équilibre entre le maintien des traditions et les
innovations. » Exemple: les albums photos. Maman les remplit
consciencieusement. On fait pareil mais en bourrant notre disque dur de
clichés numériques. Et en envoyant fièrement la photo de Juju par e‑mail
aux cousins à l'étranger.
Même dans le cas où elle s'avère la mieux
établie, la transmission de la mémoire familiale passe par une
réappropriation des savoirs et des pratiques. Elle n'est jamais une
reproduction à l'identique.
Créatives, nos manies
ancestrales, donc... On a demandé à des filles comme vous ce
qu'elles pompent, plus ou moins volontairement sur leur mère. Et comment
elles jouent les courroies de transmission. Best of.