La mère de
Pascale était très occupée la veille du réveillon. Et dans sa course
effrénée, bousculée par ses propres angoisses, elle devenait agressive
avec Pascale et ses frères.
Alors que la fête s'annonçait joyeuse, il y
avait toujours un moment où sa mère ne supportait plus la tension et
commençait à crier pour un oui pour un non. Ils ne savaient rien faire!
Ils étaient toujours dans ses jambes! Elle qui travaillait si fort,
comment pouvait-elle avoir des enfants aussi terribles? Et c'est là que se
terminait la fête pour la famille de pascale.
Au réveillon, tout semblait être rentré dans l'ordre mais chacun des
enfants savait bien que rien ne s'effaçait. Ils se sentaient humiliés et
honteux.
Aujourd'hui, c'est le souvenir de cette tension et de ces crises qui met
Pascale dans un tel état. Comme si elle attendait encore le moment où
quelqu'un allait gâcher sa fête de Noël en l'humiliant.
Pascale a raconté les Noëls de son enfance en n'omettant pas les souvenirs
moins heureux. Elle a choisi quelqu'un qui l'a écoutée sans lui répondre
qu'elle faisait une montagne avec des impressions enfantines. Quelqu'un
qui a su lui dire que, oui, c'est vrai que c'est moche de se faire
engueuler le soir de Noël quand on a quatre ans.
Raconter tout
ça lui a permis de passer à autre chose; de briser le scénario et d'en
construire un nouveau. Car la période des fêtes n'a pas à être
éternellement ce qu'elle a été.