Au début, nous trouvions ça tellement chic,
son inclination pour le saxophone, qu'on en aurait parlé au monde entier
(« Késsifè, ton mec ? », « Oh rien, laisse tomber, y fé du sasso ! »). Une
histoire d'amour qui démarre sous le signe du club de jazz (ou d'une pub
Nescafé).
Certes, les passions sont déjà en elles‑mêmes
enthousiasmantes : ses yeux qui s'enflamment, sa voix qui tremble, les
voisins qui tapent parce qu'il nous joue Feelings à 4 h du mat (« Pouin
pouin, nothing but pouin pouin, trying to forget... »).Mais avouons que
certaines le sont plus que d'autres (comme en atteste la passion de la
trompette).
Sauf que voilà ce que nous constaterons
rapidement : quand y a répet, y a répet et y a pas cafet, coupe de Moët et
surtout pas... dîner en têt' têt'. Puisqu'on vous dit qu'y a répet.
Comment créer le besoin ?
A priori, si la femme
ne peut pas le rejoindre dans sa passion, leur histoire est très mal
partie. Encore faut-il que ce rapprochement soit authentique, sinon la
femme ne tiendra que quelques mois. Deux passionnés doivent s'entendre,
même s'ils risque de ne pas avoir très souvent l'occasion de se voir. Mais
si l'un et l'autre n'ont pas une énorme demande, ils pourront alors
s'envisager comme « simple » complément. Il faut comprendre qu'il sera
impossible de faire oublier à l'homme sa passion. Il s'agit de quelque
chose de très fort, d'un désir qui est sublimé et transféré vers des
objets.