Même dans un
groupe très homogène et complice, on ne tombe pas amoureuse de tous les
hommes du groupe.
Dans cette
bande, il y a dix ou vingt hommes ; certains vont m'irriter, d'autres me
laisser indifférent et, enfin, trois ou quatre vont m'intéresser.
Ces
hommes portent sur leur corps et expriment par leurs gestes des émotions
et une manière de se socialiser et d'aimer qui vont m'attirer.
Ce filtre
sensoriel est déterminé par le style de vêtements qu'ils portent, par
leurs bijoux, leur coiffure...
Ces attitudes vont m'interpeller et
provoquer en moi des émotions instinctives mais plus encore, car cette
communication matérielle est chargée de sens, infiltrée de ma propre
histoire, de ma culture, de mes goûts... Instantanément, la forme de
linguistique qu'elles induisent va me parler, mais ce ne sera peut-être
pas le cas pour mon voisin.
Le filtre émotionnel se met en place,
impliquant autant de contraintes émotives qu'historiques : les femmes à
plateau, à la lèvre inférieure volontairement très déformée, - n'ont aucun
problème à séduire leurs partenaires dans leurs tribus: mais un Européen ?
Certaines Africaines se percent le nez et l'ornent d'un diamant ou d'un
anneau ; pour elles, une femme au " nez bouché" est absolument vulgaire.
Et pour ses amoureux aussi !